Description
Une équipe espagnole réalise en Bolivie un film dénonçant la violence de la conquête de lʼAmérique par Christophe Colomb et lʼasservissement des Indiens. Pendant le tournage, des manifestations éclatent pour contester la privatisation de lʼeau par une multinationale américaine. Lʼautochtone qui joue le rôle principal du film est le leader de la contestation.
Écrit par Paul Laverty (scénariste de Ken Loach), Même la pluie sʼinspire à la fois de faits historiques (la défense des indiens par les prêtres dominicains espagnols Antonio de Montesinos et Bartolomé de las Casas) et de faits contemporains : en avril 2000, à Cochabamba en Bolivie, une multinationale obtient la privatisation et le monopole de lʼeau. Les habitants bloquent la ville. Lʼétat dʼurgence est décrété, la police intervient violemment… Mus par lʼenvie de confronter ce récit dʼactualité à lʼHistoire, et donc de montrer la résistance des Indiens aujourdʼhui comme au XVIe siècle, Icíar Bollaín et Paul Laverty signent un film dense et maîtrisé dont lʼengagement politique nʼocculte pas la nuance et la complexité des sujets abordés. Lʼoriginalité du film tient dans sa construction en abîme propre à stimuler des réflexions sur la persistance des rapports de domination et dʼexploitation ainsi que sur les ambigüités de la représentation de lʼHistoire au cinéma.