Description
Après une brève escale à Berlin où Hitler règne depuis peu en maître, un journaliste gallois arrive à Moscou en mars 1933. Grâce à la recommandation de son ancien patron, il veut se faire une idée sur la situation que l’on dit critique des campagnes soviétiques. Il prend un train pour Kharkov mais descend clandestinement dans une petite gare avant d’arriver à destination. Les trois jours qu’il passe dans des villages ukrainiens lui ouvrent les yeux sur l’horreur…
De tous les crimes du régime stalinien (Goulag, collectivisation forcée avec déportation des paysans « koulaks », Grande Terreur), la Grande Famine de 1932-1933 en Ukraine (mais aussi au Kazakhstan, en Oural…) est à la fois le plus terrible (les estimations des historiens sont de l’ordre de 6 millions de victimes) et le plus mal connu. Pour qualifier cette tragédie, les Ukrainiens utilisent un mot plus juste : « holodomor », l’extermination par la faim. Pour ravitailler les villes, soutenir l’effort industriel et surtout mater toute vélléité d’indépendance ukrainienne, Staline ordonna de confisquer les cheptels, les récoltes et de bloquer gares et routes, condamnant des millions d’Ukrainiens à une mort certaine. Moissons sanglantes suit le point de vue du journaliste Gareth Jones. Face au manque sidérant d’images d’archives, Ribot prend le parti d’utiliser des extraits de fictions soviétiques. Un pari saisissant et éclairant sur un crime de masse et une dissimulation colossale ; un documentaire justement récompensé par le prix du jury lycéen au Festival de Pessac.